Mes travaux sur l’Opéra de Paris sous l’Ancien Régime ont pour ambition de consolider une approche institutionnelle de la fabrique de la musique à l’époque baroque et d’écrire une histoire totale articulant des questions politiques, artistiques, financières avec des éléments d’ordre littéraire, musical et dramaturgique. L’enjeu principal consiste à éclairer les éléments dans lesquels prenait sens une culture du pouvoir impliquant un ordre et des hiérarchies, invitant à réfléchir simultanément au pouvoir de la culture à travers le pouvoir de la musique. Dans le même temps, il s’agit également de penser l’ensemble des pratiques culturelles grâce auxquelles ce système est soumis à des forces contradictoires de résistance et d’innovation.
Mes recherches se sont déployées sur trois grands axes : l’analyse des formes de gouvernance ; l’étude des modalités de la gestion de l’Opéra ; la création, et en particulier la question du lieu comme écrin artistique, esthétique, et comme espace de spectacle et de vie culturelle. Parallèlement à ces travaux individuels, j’ai suscité des travaux collectifs (colloques et publications) qui m’ont permis d’élargir mes propres thématiques de recherche d’un point de vue chronologique, géographique et disciplinaire. Ces questions de sensibilité, de goût et de sociabilité ont par la suite considérablement nourri mon travail dans le champ des musiques populaires, interrogeant les formes de résonance ou de contraste, culture contre culture.