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PIND — Punk is not dead, une histoire de la scène punk en France (1976-2016)

Depuis 2014, j’ai lancé conjointement avec Luc Robène (PR à l’université de Bordeaux) un projet de recherche inédit consacré à l’histoire de la scène punk en France entre 1976 et 2016 (PIND), qui a bénéficié d’un financement de l’ANR. Qu’il soit considéré comme le dernier mouvement d’avant-garde du xxe siècle ou comme le symbole du rejet prolétarien envers modèles sociaux dominants, le punk, un déchaînement musical subversif qui a émergé au milieu des années 1970 dans le monde occidental et est devenu un modèle de rébellion de la jeunesse dans le monde entier, est l’un des phénomènes les plus complexes et les plus insaisissables de la culture moderne. PIND vise à relever le défi de la protection d’une mémoire vulnérable et à proposer une approche novatrice, à la fois académique (construc-tion d’un objet d’étude légitime), sociale (les marges comme lentille d’étude des sociétés contemporaines), épistémologique (nouvelles approches et objets d’étude) et méthodologique (travail interdisciplinaire, science participative). Plusieurs grands chantiers ont guidé nos travaux : l’analyse des temporalités qui structurent la scène l’analyse des systèmes de représentation ; la spécificité des rapports sociaux qui se construisent au sein de la scène. Parallèlement, une équipe interdisciplinaire et participative (acteurs/chercheurs) a été constituée, avec une réflexion collective consolidée par l’organisation d’une quarantaine de journées d’étude et de colloques, un séminaire méthodologique et des publications collectives.

 

PIND c’est quoi? C’est l’acronyme de « Punk is not dead » ! Punk pas mort. C’est le nom d’un projet de recherche lancé depuis cinq ans, consacré à l’histoire de la scène punk en France depuis 1976 jusqu’à nos jours. C’est un retour vers No Future, qui interroge l’existence et les conditions d’existence de la scène punk en France depuis quarante ans. Ça parle de musique et de musiciens, d’artistes et de visuels, de la débrouille et de la vie sur scène ou au squat, d’une création en résistance, à Paris, Toulouse, Caen, Rouen, Nantes, Bordeaux, Poitiers, Rennes, Montaigu, Le Havre, Montbéliard, Val d’Ajol, Marseille, Montpellier, Lyon, Biarritz… Ça parle des marges et d’un regard sur l’autre. Ça parle de la vie, de la poésie et du corps, de la danse et des manches de guitare, des tatoos et des marques, des filles et des garçons, de la dope et des avenirs qui en meurent, de la jeunesse et de la vieillesse qui surprend toujours en creux ceux qui pensaient ne pas survive à No Future. Ça parle de 1977 et des années 1980, 1990, 2000, 2010. Ça parle d’aujourd’hui et sans doute de demain. Ça cherche, ça discute, ça polémique, ça gueule parfois, mais toujours pour comprendre. Bref c’est une recherche essentielle pilotée et mise en musique par des chercheurs et des acteurs de la scène, une équipe terrible et terriblement motivée.

 

http://pind.univ-tours.fr

Mots-clefs

  • Histoire
  • Musicologie
  • Musiques populaires
  • Punk

MUSICOVID — Expériences musicales en temps de Covid: s'adapter, résister, innover

Ce projet est né conjointement du suivi permanent que nous avons assuré pendant le confinement et de la campagne d’archivage que nous avons entamée sur l’actualité généraliste et culturelle de presse (chroniques, illustrations, entretiens) liée à la crise sanitaire. Au-delà d’une compréhension globale des enjeux (sanitaires, politiques, économiques), cette veille régulière nous a permis de constater un intérêt grandissant du milieu journalistique (presse nationale et régionale, médias radiophoniques et audiovisuels) pour le rôle important qu’a joué la musique pendant la crise.

MUSICOVID est un projet de recherche interdisciplinaire ambitionne d’in-terroger la place de l’expérience musicale dans une société en crise, tant sous l’angle des assignations et des interdits que sous le jour des forces qui semblent traduire un irrépressible besoin de vivre et de faire vivre la musique, conférant à la vie musicale déclarée « non essentielle » des vertus résilientes. En articulant cinq chantiers (mémoire, résilience, contrainte, pédagogie, représentations), MUSICOVID relève un quadruple défi : sauvegarder la mémoire de ces expériences, faire de l’intelligence collective une source de profit partagé pour préparer l’après, proposer un modèle global susceptible d’être trans-posé à d’autres champs de la Culture, répondre à un besoin social dans une lecture ontologique forte : peut-on se construire sans musique? Co-porté par trois chercheurs —Cécile Prévost-Thomas (sociologie, MCF U. Sorbonne-Nouvelle, Luc Robène (historien, PR U. de Bordeaux) et moi-même, ce projet, financé par l’Agence nationale de la recherche pour la période 2022-2026, mobilisera de nombreux partenaires représentatifs de la richesse des mondes de la musique, toutes esthétiques musicales confondues. En éclairant l’articulation entre pandémie et musique, MUSICOVID dépasse le simple cadre académique pour ouvrir sur des résultats concrets et disponibles aussi bien pour les acteurs sociaux, politiques, économiques que pour les citoyens.

Mots-clefs

  • Musicologie
  • Histoire
  • Sociologie
  • Pandémie

Les institutions lyriques parisiennes sous l'Ancien Régime

Mes travaux sur l’Opéra de Paris sous l’Ancien Régime ont pour ambition de consolider une approche institutionnelle de la fabrique de la musique à l’époque baroque et d’écrire une histoire totale articulant des questions politiques, artistiques, financières avec des éléments d’ordre littéraire, musical et dramaturgique. L’enjeu principal consiste à éclairer les éléments dans lesquels prenait sens une culture du pouvoir impliquant un ordre et des hiérarchies, invitant à réfléchir simultanément au pouvoir de la culture à travers le pouvoir de la musique. Dans le même temps, il s’agit également de penser l’ensemble des pratiques culturelles grâce auxquelles ce système est soumis à des forces contradictoires de résistance et d’innovation.

Mes recherches se sont déployées sur trois grands axes : l’analyse des formes de gouvernance ; l’étude des modalités de la gestion de l’Opéra ; la création, et en particulier la question du lieu comme écrin artistique, esthétique, et comme espace de spectacle et de vie culturelle. Parallèlement à ces travaux individuels, j’ai suscité des travaux collectifs (colloques et publications) qui m’ont permis d’élargir mes propres thématiques de recherche d’un point de vue chronologique, géographique et disciplinaire. Ces questions de sensibilité, de goût et de sociabilité ont par la suite considérablement nourri mon travail dans le champ des musiques populaires, interrogeant les formes de résonance ou de contraste, culture contre culture.

  • Histoire
  • Musicologie