
Issus de ma thèse d’archiviste paléographe et de doctorat, mes travaux en histoire moderne ont visé à consolider une approche institutionnelle de la fabrique de la musique à l’époque baroque et à en proposer une histoire totale, articulant des questions politiques, artistiques et financières à des dimensions littéraires, musicales et dramaturgiques. Elles se sont déployées autour de trois grands axes : l’analyse des formes de gouvernance, l’étude des modalités de la gestion administrative et financière, la création et la réception des œuvres. Parallèlement à ces travaux individuels, j’ai suscité et coordonné des recherches collectives (colloques, publications) qui ont élargi mes propres thématiques sur les plans chronologique, géographique et disciplinaire. Les réflexions particulières sur la sensibilité, le goût et la sociabilité ont par la suite nourri mes travaux consacrés aux musiques populaires, explorant les jeux de résonance et de contraste, culture contre culture.

Depuis 2012, je m’intéresse aux interactions, riches et complexes, qui unissent musique et société en période de crise dans les contextes contemporains, qu’il s’agisse d’étudier les expressions musicales — à la fois cinglantes et récurrentes — incarnant les formes de rébellion des jeunesses, de l’après-guerre à nos jours (projets PIND, ANR CONTRECULTOURS, ANR PSIND / Projet 80 PRIME), ou les expériences musicales en période de pandémie (projet ANR MUSICOVID). Pris ensemble, ces terrains d’étude montrent que, malgré leur diversité, toutes ces situations de crise ont en commun de proposer une heuristique renouvelée et de constituer de puissants leviers de connaissance indispensables pour mieux comprendre le monde actuel et anticiper ses évolutions.