Luc Robène et Solveig Serre
Pratiques de formation/Analyses : revue internationale de sciences humaines et sociales, 69, en ligne
Année de publication : 2024

Le punk constitue-t-il un cadre sensible pour vivre une « éducation sentimentale » ? Ce concept initiatique a-t-il même un sens au moment où la jeunesse punk, inscrite dans l’explosion du No Future (1977), semble se déprendre initialement de l’amour pour mieux maquiller ses rapports au monde ? Comment cette éducation, que d’aucun·es pourraient imaginer relever d’un « ordre sentimental » imposé, peut-elle affleurer pour être discutée, contestée, dévoyée ou déconstruite au cœur des pratiques punk, en particulier de la création musicale, des chansons et des hymnes ? Pour Olivier Reboul, il n’y a pas d’éducation sans valeurs. Il s’agit donc de comprendre comment le punk, haut lieu de la subversion des codes établis, épicentre de la déconstruction des valeurs traditionnelles et de la bienséance, mais également territoire des expériences conduites aux marges des conventions sociales, a pu constituer ou constitue encore un cadre légitime, pertinent, sensible, heuristique, pour discuter de ce qui relève de « l’éducation sentimentale », à travers un travail sur le corpus des chansons punk, élargi aux formes de médiatisation et aux témoignages recueillis sur le terrain.

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