Projets

PEPR ICCARE — Programme de recherche Industries culturelles et créatives

 

Les industries culturelles et créatives (ICC) sont une filière de premier plan, essentielle au rayonnement économique et culturel de la France. Afin de les accompagner et de les soutenir, l’État en a fait une de ses stratégies d’accélération et a confié au CNRS le pilotage du programme de recherche national Industries culturelles et créatives (PEPR ICCARE), qui constitue le volet recherche de cette stratégie. Doté d’un montant de 25 M€ pour une durée de six ans, ICCARE a pour objectif de mener une action constante entre les communautés de recherche (sciences humaines et sociales/sciences informatiques) dans une démarche de co-construction, de co-réalisation et de co-valorisation, afin d’aider la filière ICC dans sa transformation et adaptation à des enjeux numériques, économiques et sociaux. Ce programme bénéficie d’un financement de l’ANR au titre de France 2030 portant la référence ANR 23-PEIC-0001.

Pour en savoir plus

PIND — Punk is not dead. Une histoire de la scène punk en France, 1976-2016

 

Qu’il soit envisagé comme le dernier mouvement d’avant-garde du XXe siècle ou comme le symbole du rejet prolétarien des modèles sociaux dominants, le punk — déchaînement musical subversif apparu au milieu des années 1970 dans le monde occidental et devenu un modèle de rébellion juvénile à l’échelle mondiale — demeure l’un des phénomènes les plus complexes et insaisissables de la culture moderne. PIND relève le défi de protéger une mémoire vulnérable et propose une approche novatrice : académique (construction d’un objet d’étude légitime), sociale (les marges comme prisme d’analyse des sociétés contemporaines), épistémologique (nouvelles approches et nouveaux objets de recherche) et méthodologique (travail interdisciplinaire et science participative). Le projet mobilise une équipe interdisciplinaire et collaborative d’une quinzaine de chercheurs et enseignants-chercheurs, mais aussi des étudiants en master, doctorants et acteurs directs de la scène (musiciens, fanzineurs, artistes plasticiens, programmateurs de lieux, etc.). La colonne vertébrale du dispositif réside dans les journées d’étude et colloques organisés depuis le lancement du projet, systématiquement tenus dans des lieux non académiques. Ces rencontres ont façonné l’objet, l’ont fait vivre scientifiquement au sens littéral du terme, tout en intégrant pleinement sa dimension sociétale et humaine. Ce projet a bénéficié d’un financement de l’ANR (ANR-16-CE27-0010) pour la période 2016-2020.

PIND c’est quoi? L’acronyme de « Punk is not dead » – Punk pas mort !!! C’est le nom d’un projet de recherche consacré à l’histoire de la scène punk en France depuis 1976 jusqu’à nos jours. Un retour vers No Future, qui interroge l’existence et les conditions d’existence de la scène punk en France depuis quarante ans. Ça parle de musique et de musiciens, d’artistes et de visuels, de la débrouille et de la vie sur scène ou au squat, d’une création en résistance, à Paris, Caen, Rouen, Nantes, Toulouse, Bordeaux, Rennes, Montaigu, Lyon, Le Val d’Ajol, Le Havre, Montbéliard, Montpellier, Marseille, Clermont-Ferrand, Laval, Issy-les-Moulineaux… Ça parle des marges et d’un regard sur l’autre… Ça parle de la vie, de la poésie et du corps, de la danse et des manches de guitare, des tatoos et des marques, des filles et des garçons, de la dope et des avenirs qui en meurent, de la jeunesse et de la vieillesse qui surprend toujours en creux ceux qui pensaient ne pas survivre à No Future… Ça parle de 1977 et des années 1980, 1990, 2000, 2010. Ça parle d’aujourd’hui… et sans doute de demain. Ça cherche, ça discute, ça polémique, ça gueule parfois mais toujours pour comprendre… Bref PIND est un projet de recherche essentiel piloté et mis en musique par des chercheurs et des musiciens, une équipe terrible et terriblement motivée.

Pour en savoir plus

PSIND — Caractérisation musicologique, sonore et perceptive du son punk

 

Plus le projet PIND s’est enrichi de données qualitatives (archives, entretiens, témoignages), plus l’obstacle de la définition même du punk et de celle de son périmètre culturel est devenu prégnant. Si les outils des SHS qui s’appliquent aux approches qualitatives permettent d’interpréter les données et de produire des formes d’objectivation, ils trouvent leurs limites dans les modes de subjectivation et les interprétations que les acteurs construisent. Une solution innovante consiste donc à caractériser le son punk en démêlant, au moyen de méthodes mixtes, ses corrélats socio-culturels de son substrat acoustique et, de manière beaucoup plus large,  Ude mieux définir la notion de genre musical regard de l’interaction entre le socio-culturel et l’acoustique. PSIND associe par conséquent un consortium radicalement interdisciplinaire, issu de la rencontre entre des chercheurs appartenant au domaine des sciences humaines et sociales pour l’analyse qualitative,  des acousticiens et traiteurs de signaux et des experts en l’analyse de données sonores par des méthodes issues de l’intelligence artificielle dont le socle commun concerne la compréhension et la modélisation de la perception auditive, tout en continuant à faire appel à la science participative déjà éprouvée depuis plusieurs années dans PIND. Notre méthode, qui combine des méthodes qualitatives issues des SHS, une approche issue de l’IA qui doit permettre de caractériser les morphologies sonores dans leur dimension structurelle par un schéma interprétatif et une approche d’analyse par synthèse qui associe le traitement du signal audio à la perception sonore en vue de caractériser des invariants perceptifs propres à une catégorie de sons, a pour objectif de repenser une articulation innovante destinée à nourrir réciproquement les hypothèses musicologiques élaborées à partir des outils des SHS et de l’analyse quantitative. Ce projet a obtenu en 2024 un premier financement dans le cadre du dispositif 80 PRIME opéré par la MITI, ainsi qu’un financement de l’ANR pour la période 2024-2028 (ANR-24-CE38-4175).

CONTRECULTOURS — Histoire et patrimoine des contre-cultures en Région Centre Val de Loire

 

Ce projet a pour objectif de valoriser le patrimoine musical contre-culturel de la région Centre-Val de Loire en articulant plusieurs chantiers : l’identification, la collecte et la numérisation d’archives particulièrement fragiles ; la mise en récit de l’histoire foisonnante des différentes scènes locales ; et le développement d’outils dédiés à la médiation scientifique et culturelle, notamment un portail hébergé par l’IR* HumaNum et diverses initiatives de valorisation et d’action culturelle. Inscrit pleinement dans une démarche de SAPS, le projet CONTRECULTOURS cherche à garantir un dialogue soutenu et une co-construction des savoirs entre une équipe de recherche multi-disciplinaire, un réseau de partenaires non académiques liés au secteur musical (avec une attention particulière pour les Scènes de musiques actuelles de la région) et des acteurs locaux dont l’expertise nourrit la collecte et l’analyse des données. Ce projet bénéficie d’un appui financier décisif de la région Centre-Val de Loire (APRIR) pour la période 2024-2027.

Pour en savoir plus

MUSICOVID — Expériences musicales en temps de Covid: s'adapter, résister, innover

Fondé sur le concept-clef de l’expérience musicale, qui constitue à la fois l’unité de compréhension et le socle de la pluridisciplinarité de l’équipe, MUSICOVID place au centre de ses préoccupations l’étude fine, en temps de Covid-19, des modes d’adaptation, de résistance et d’innovation des musiciens et du tissu relationnel ayant contribué au développement de leurs oeuvres. Il a pour vocation d’ouvrir une réflexion sur d’autres formes de lutte que l’approche médicale contre la pandémie, intégrant la culture parmi les facteurs de résilience et, ce faisant, de renforcer la place des sciences humaines et sociales (SHS) dans l’expertise au service de la société. L’objectif poursuivi par MUSICOVID était triple :

  • Recueillir et conserver des matériaux permettant de garder la mémoire de l’événement, et en proposer une analyse à la lumière de plusieurs cadres théoriques ;
  • Observer et comprendre les stratégies individuelles et collectives mises en oeuvre par les acteurs sociaux pour traverser l’épreuve de la pandémie, en mobilisant trois angles d’analyse : adaptation (ajustement des pratiques aux contraintes conjoncturelles), résistance (opposition aux modèles répressifs portés par certains imaginaires, actions ou décisions politiques), innovation (choix ou nécessité d’introduire de l’innovation dans ce qui est bien établi) ; comprendre, ce faisant, comment une société confrontée à une crise organise et assure la survie de ses membres, tout en maintenant sa cohésion sociale ;
  • Superviser et organiser une réflexion collective fondée sur les résultats scientifiques, en associant chercheurs, acteurs des mondes de la musique, décideurs et pouvoirs publics, afin de privilégier les dynamiques d’intelligence collective et de proposer des solutions concrètes pour relever le défi de l’arbitrage entre la « vie nue » (zôè) et la « vie sociale » (bios).

Ce projet a bénéficié d’un financement de l’ANR (ANR-21-CE27-0033) pour la période 2022-2026.

MUSICOVID c’est quoi ? C’est l’acronyme de Musique et Covid. Un tout petit crochet ou un pont à construire entre deux réalités qui ont changé nos vies. C’est aussi le nom d’un projet de recherche consacré aux expériences musicales et aux expériences musiciennes en temps de Covid. Une idée qui est née quand le silence s’imposait, quand il fallait tout faire pour que la vie d’avant, celle qui n’était plus mais qui bougeait encore, celle qui résonnait et ne demandait qu’à danser, ne se taise à jamais. MUSICOVID c’est la vie en musique, la musique dans nos vies, nos vies et nos musiques. Les voix qui se sont tues et qu’on n’entendra plus. Celles qui ont chanté quand l’espoir le voulait. Celles qui sont nées ou qui se sont révélées… C’est la mémoire du temps qui s’écrit en musique quand il faut s’adapter et trouver la force, quand il faut résister au malheur qui s’abat, quand il faut inventer les moyens d’être ensemble. C’est le poids des discours et celui de nos peurs, et puis c’est encore la mémoire de nos cœurs. C’est la convivialité devenue « covid-vialité ». C’est la place des concerts dans le concert de nos existences. MUSICOVID, c’est un regard sur nos sociétés en mal d’être ensemble, et la volonté de savoir ce qui nous tient vivant. C’est aussi une équipe rassemblée au service d’une idée : essayer de comprendre où va la vie, si la vie ne vaut plus la peine d’être chantée.

Pour en savoir plus