Solveig Serre
L'art et la mesure : histoire de l’art et méthodes quantitatives, dir. Béatrice Joyeux-Prunel, Paris : Editions rue d’Ulm, p. 487-504. [ISBN-978-2-7288-3653-6]
Année de publication : 2010

La base de données Chronopéra, développée sous la responsabilité de Michel Noiray et gérée par l’Institut de recherche sur le patrimoine musical en France (UMR 200 CNRS), a pour fonction première de fournir le programme de l’Opéra de Paris depuis le règne de Louis XIV jusqu’à nos jours. S’échelonnant entre 1671 et 1789, elle couvre une période de 250 ans, soit près de 90 000 jours pour plus de 1 200 œuvres. Son but est de permettre l’analyse détaillée du répertoire et, par conséquent, de mesurer le degré de créativité de l’Opéra sur une période restreinte ou sur la longue durée. L’outil statistique est ainsi mis au service de l’interprétation historique, ce qui se justifie d’autant mieux que l’Opéra constitue dès ses débuts son répertoire comme un fonds où les œuvres anciennes restent durablement présentes. Aujourd’hui aisément accessible au chercheur, via l’internet (http ://chronopera.free.fr), enrichissant constamment son contenu et se situant à la croisée de plusieurs disciplines scientifiques, Chronopéra donne matière à réflexion aussi bien à l’historien qu’au littéraire ou au musicologue. Avec l’espoir que, de la confrontation des données à plus grande échelle, ressortira une vision d’ensemble de la manière dont l’Opéra, institution musicale majeure dans le paysage culturel français, a conçu sa stratégie artistique au fil des siècles. Il s’agira de retracer ici l’histoire mouvementée de Chronopéra, de présenter et d’illustrer par une application concrète et simple l’utilisation de la base de données en analysant le répertoire de l’Opéra de Paris à l’époque moderne.